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L A K A N A L -A- L A- B O U L E- D 'O R
16 juin 2015

Issy-les-Moulineaux, 4 Rue Marceau octobre 1953

     

Coindde l'avenue marceau retouche

    A l’autre bout du parc de versailles, a l’autre bout du monde devrais-je dire, mais si proche. Dans la banlieue rouge, niché entre les usines : l’immeuble solo, tour de babel, au milieu des monstres industriels. Le soir était tombé, les ouvriers rentrés chez eux, les ruelles noires étaient donc vides.
Une fillette arrive du fond de la rue pavée, seul le bruit des pas, rue Marceau, elle marche rapidement, tenant fermement la main d’un jeune garçon, vêtus à l’économie de l’époque, de sortes de gabardines trop large, mais proprement. Elle à le visâge légèrement bouffi, blonde au regard bleu, de ces enfants qui vous touchent, parce que n’ayant rien ne portaient sur eux que l’humanité profonde sortie de je ne sais quelle fleur ou de choux dont la nature avait le secret, le petit est blond tout en rondeur, elle se dirige vers le seul immeuble où âme qui vive, paquebot dans le brouilllard affrontant sa nuit,  dans toute la rue désertée des ouvriers, ce devait être le 1 ou le 2 ?
-Gérard n’ait pas peur tu vois bien qu’il n’y a plus personne

Elle disait ça pour se donner du courage avant de monter quatre à quatre les marche jusqu’au quatrième de cet escalier en colimaçon, laissant loin en bas le plus jeune cousin pleurer, car juste avant de monter elle avait précisé
-Y’a une sorcière qui arrive derrière toi !
c’est vrai cette rue elle est plutôt glauque le soir. Mais l’avantage on est tranquille pour jouer après l’école, au milieu sans personne pour nous embêter, que la grappe d’enfant inouie. L’immeuble était le seul au milieu des usines comme un élément de curiosité, une rareté autour duquel gravitait l'industrie en développement. On pouvait voir, comme de la place de l’étoile, toutes les cours d’usines vue du balcon ou de la fenêtre derrière, on voyait les ouvriers arrivant le matin et sortir par milliers ou millions que dis-je, fantastique image d’un autre âge. En face l’usine VOISIN frères qui fabriquait des avions et des voitures, vraiment très impressionnante avec deux énormes porte en fer d’entrée, d’où l’on voyait les milliers de feux d’artifice de la tôle qu’on coupait, soudait dans un bruit assourdissant. Passer devant pour elle était toujours un mystère inquiétant qui se tramait derrière.

Branduardi, Les enfants de la chienne

Danielle est né le seize avril 1943 dans le quinzième arrondissement de Paris, pas loin de l’Hôpital de Bernard à une année d’intervalle, ce soir là alors que les sirènes hurlaient qui annonçaient aux parisiens d’aller aux abris, les avions survolaient l’Hôpital Boucicaut (Jean-Claude son frère y est né aussi) pour bombarder surtout les usines d’armement d’Issy-Les-Moulineaux et autres usines et les voie ferrées comme la gare de triage de Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi qui étaient aux mains des Allemands. Tous aux Abris à l’Hôpital, Geneviève sa maman qui était en plein travail d’accouchement fut descendue à la cave de Boucicaut, on ne pouvait pas allumer l’électricité non plus, l’alerte anti-aérienne disait de rester aux abris, mais à sa naissance Danielle avait le sang empoisonné, il fallu faire dans une ambiance dantesque une transfusion complète de son sang, l’infirmière qui était présente fit ce don, Danielle survécu miraculeusement, plus tard elle revit cette infirmière qui lui sauva la vie dans des conditions très difficiles et la remercia plusieurs fois.
A Maisons-Alfort là où Bernard Habitait, il y avait un obus qui avait traversé le Balcon sans exploser un miracle, mais qui arracha une partie on le voyait encore des années après. D'ailleurs mon grand Père, le père de Dany fut envoyé aux STO, travail obligatoire dans les usines Allemandes, il s’y sauva à pied. La Mère de Bernard du partir à vélo en 1940 pour rejoindre une maison de campagne pendant que les Allemands envahissaient Paris, a ce moment il y avait des bombardements dangereux de l’aviation Allemande sur les routes embouteillées (voir début film les Jeux Interdits, Brigitte Fossey) et il y eut de nombreuses victimes et orphelins, surtout les ponts, à cette même époque le père de Danielle du plonger dans la Loire, pour sauver sa peau au moment ou il était bombardé et détruit.

Combien était-on dans cette appartement ?
le totem de la fratrie Suzanne la grand mère en fait qui avait eu six filles, mais qui héritait des nouveaux petits enfants, cousins, et il y en avait. Elle mériterait son monument de mère pour l’éternité, mère de tant de sourires et de douleurs, mais de courage et d’attentions.
-Bon danielle tu es passée chez l’épicier pour le café, y en a plus.
-Mémé ! jean-claude pourrait le faire je dois préparer le poële et puis maman a dit qu’elle passait me donner un morceau de tissu pour faire ma robe.
-Bon prend le moulin et fais moi avec ce qui reste
-ah celle là geneviève en ce moment elle me donne bien du mal, à l’usine tu sais,
bon c’est dur et en ce moment elle est malade.
-Je trouve que gérard n’est pas en forme, il a pris un coup de froid aujourd’hui ?
-Ses godillots étaient trempés toute l’après midi c’est peut-être pour ça, c’est les flaques d’eau plein les rues. On est passé par derrière corentin-celton en rentrant de l’école, pour voir mon amie, après j’ai pris ton journal du soir au kiosque du métro mairie d’issy, tu sais qu’aujourd’hui il y avait plein de monde devant l’école des pauvres, j’en ai profité pour aller à la pharmacie et acheter de l’Antesit et du bicarbonate starwax comme tu m’as dit.
-sans passer chez la mère bonbon ?
-j’ai pris juste deux chewing-gum gagnant mémé
-Bon allez les enfants j’ai des choses à vous envoyer faire appelle moi jean-claude il doit aller me chercher le café avec ses grandes jambes, et puis le détour est long, parce que je dois rendre au Boucher et c'est impossible et n’oublie pas tes devoirs.
Chaque soir il falllait chercher les boulets pour alimenter le poêle qui chauffait la maison, on allait au coin de la rue et prendre des sacs de charbons de cinq kilos, il servait de cuisinère, chauffe-eau, sèche linge, chauffe fer à repasser et d’autres utilisations, la cafetière était comme vissée tout au long de la journée café sur café.
Gauloise sur gauloise de la courageuse suzanne, émaciée avec un beau visâge racé, les yeux bleus, venant de Lille, mais on imaginait pologne, hongrie les lointains émmigrés, du nom de g’stell (en fait Irlande ou Ecosse, les mêmes émmigrés qui partirent dans le Kentucky aux USA dont on retrouve G stell ou Stell en pagaille).

Son histoire n’était pas commune dans un quartier ouvrier, car elle avait été à l’école jusqu’au collège à Lille ce qui était rare en ce début de siècle, donc elle écrivait bien. Son père qu’elle avait quitté très jeune élaborait des automobiles, avait un garage, et puis plus tard testerait pour Citroen de nouveaux modèles, il s’est tué avec l’une d’entre elle à l’essayage en montagne, voulant impressionner son amante, les laissant seuls à se débrouiller, toujours son goût de la vitesse et du risque. Pourtant avec son frère électricien de génie a réalisé le système électrique et d'éclairage du Musée GREVIN à Paris, très en pointe technologique à l'époque et innovant et lui très bon Mécanicien, ils ont fait  fortune, à l'époque dans leur fameux "Garage de Lille", à ce moment une automobile est le sommet de la technique mécanique et très peu savent fabriquer une voiture de A à Z, et bien tout a été dilapidé mystérieusement après son décès accidentel et surtout sa femme et Suzanne sa fille abandonnée de cette famille très riche. Mais rien ne dura, quand suzanne dut partir pour Paris avec sa mère qui ouvrit alors une petite Mercerie Rue Lecourbe à Paris.

 

GARAGE DE LILLE PUB RETOUCHE

 Le "garage" des G'Stell, construction automobiles

Diapo104RETOUCHE

 Suzanne une enfance Bourgeoise

Diapo107 retouche

 

MEME-SUZANNE PORTRAIT-RECADRAGE-RETOUCHE copie

 portrait de Suzanne G'stell mon arrière grand mère

famille deplanke-g'stellFamille à Lille

suzanne frère-intenet

 Clichy-1909 Suzanne et son frère

six soeursretouche-version blog

Suzanne et ses cinq fille, la première en haut à gauche est Geneviève ma Grand-mère, il manque la sixième monique sur la photo

soeurs g'stell-cholet-1932-Pensionnat Catholique de Jeanne-d'Arc de Cholet avec les quatres soeurs, filles de Suzanne 1932


Où sont les pères de toute cette marmaille de ces six filles ?
Mieux vaut ne pas s’attarder sur la question, plus intéressés par la passion du moment ils n’assuraient pas sur le long terme, laissant comme souvenir un enfant de qui ?
La vie continuait, ce qui pouvait sembler l’horreur, le sourire était présent dans ce petit ilôt de châleur, de bonheur simple du quotidien léger, les attablées étaient grandes et la nourriture simple mais abondante, il fallait faire avec, et on faisait toujours. Aujourd’hui commence la disette de la fin du mois, mais on était seulement le dix, démarraient les repas cafés au lait et biscuits. Les enfants n’étaient pas malheureux de cette situation, ce qui donnait finalement une atmosphère de fête de simplicité. Quand on observait les photos, ils n’avaient pas l’air mal nourris, non on savait qu’ils traversaient comme des anges ce qui auraient pu paraître infernal du point de vue d’un adulte, ainsi sont faits les enfants, avec le miracle de cette sève qui jaillit sans que quiconque puisse freiner, malgré toute opposition de réalité. Et puis les écoles d'après guerre fourmillaient de ce genre de minois, tantôt frôlant le sirop de la rue, d'autres s'en sortait mieux la vie se construisait comme par légo, pièce par pièce, pavé jaune ou rouge. D'ailleurs Mémé menacait le turbulant Gérard avec des "Tu finiras sur l'Echaffaud", il fut dans la marine, et par son intelligence, sa curiosité à se sortir de là, quitter la misère, il entamait des études de Médecine réussies. Elle doit être fier quelque part, bien qu'elle ne fut trop croyante, plutôt anarchiste, mais respectant les règles de bienséance, afin de préserver une certaine dignité à tous ces marmots gentils, batptême, patronage pour Gérard, où il fit la rencontre de sa futur femme, dans ces colos pour aider des jeunes comme lui hier. Il sut donner la main à ses frères , bon chrétien qui le conduit sans doute à mieux aider en soignant, et peut-être dans sa mémoire, les "riches heures", de douleurs enfouies. Mémé "je t'achèterai une maison quand je serai riche", la pauvre n'avait besoin que de sa petit bicoque à Brioude et puis elle savait qu'il l'aimait alors. En fait elle l'était, éliminée de plusieurs héritages sa famille Huppée de Lille était super riches, ses cousins vivaient dans le luxe avec Vison, Rolls et Château, il y eut encore un concours de circonstance qui empêcha Jean-claude le frère de Dany d'être le seul héritier d'une fortune en milliards de francs (montant de l'impôt de succession de son mari, la tante paya Un Milliard), c'est une dispute entre elle et Suzanne, nul ne sait où est cet argent. Quand Jean-claude allait voir cette tante tous les Jeudi, elle lui donnait au hasard de l'argent pour qu'il revienne de sa superbe maison de Clichy avec chauffeur et Rolls, mais il revenait plus discrètement par le métro tient pour ton transport disait elle, c'était 100 francs, alors que le prix d'un ticket était 50 centimes, un peu comme Bétancourt elle n'avait aucune idée, le salaire moyen était de 4OO francs par mois, elle avait un coffre plein de billets. Il passait à l'épicerie où elle avait déposé une telle somme qu'elle avait un compte illimité à l'année."vous mettrez sur le compte de.."il rentrait à Meudon avec ses gâteaux et bonbons, tout ce qu'il ne pouvait jamais avoir son père (mon grand-père) était ouvrier qualifié à Boulogne-Billancourt Renault, quel grand écart.

Dans le genre il y avait le Compositeur de musique Electroniques Jean-Michel JARRE enfant qui vivait aussi à la même époque dans un deux pièces d’Issy-Les-Moulineaux avec sa mère devenue femme seule qui gagnait de l’argent en reprisant des vêtements, et réparation chez elle, après que le Maitre Compositeur Maurice JARRE soit parti à Hollywood avec une amante où il vivait comme un Prince de Los-Angelès, Jean-Michel le vit décerné son Oscar sous les feux de la rampe après son « Lawrence d’Arabie ».. à la télévision, jamais il ne l’appela, alors qu’il était fier de son père mais en même temps délaissé avec sa mère dans le dénuement total, probablement aussi à la même école Elémentaire, Place Voltaire des Garçons avec Gérard ou Pierrot, Joël, même génération 1948, il en souffrit toute sa vie.

monique mobyletteRETOUCHE REDUX

Tante Jacqueline, une des six filles de Suzanne et la Mobylette à Brioude

Ce havre de paix de Brioude, elle y emmenait son chat prenait le train, et restait dans le Jardin, ne bougeait plus de là, tantôt Françoise l'accompagnait, elles passaient du temps ensemble, plus tard ce fût la sacré Moto ou Mobylette et la sillonnait la région experte en moto plus tard.

mémé-françoise1964 briouderetouche

Mémé Suzanne à Brioude son chat et Françoise fille de Monique

Elle se rendait souvent bien des années après à fond les manettes, sacré pilote, sur les routes de Paris à Nemours rendre visite à sa tante ma grand mère Geneviève g'stell qui était particulièrement habile de ses mains, et travailla au CNES (MATRA) de l'époque pour polir les Quartz qui servaient aux premiers satellites.

SUZANNE GENEVIEVE SORTIE USINE 1940 copie

 Sortie de l'Usine, Suzanne mère de Geneviève mère de dany, 194O, Issy

terrain aviation capture 2 retoucheL'appartement de la rue Marceau au milieu de la forêt d'Usines Géantes, en bout de rue le seul immeuble

FenwickRETOUCHE REDUX

Le FENWICK révolutionna le monde ouvrier, SIMCA, Henri qui ne finit plus de la photographier, il remplacera les bras et le dos, un évènement peu considéré mais Historique pour les Manoeuvres

Elvis presley et Nancy Sinatra : Ain't nothing like a song

https://www.youtube.com/watch?v=zmlx8JiIYFs

issy tour eiffel030retoucheoncle Henri et sa fratrie, Balade sur le terrain d'aviation d'Issy-les-Moulineaux avec canotiers, derrière la rue Marceau

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Commentaires
M
J'apprécie cette photo de l'oncle Henri,en effet le feewick a été une révolution avec tante Jacqueline nous sommes allées au garage pour l'admirer! Nos voisins de plateau Fofo, je crois que c'était Duquéne?
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